Pour ce faire, ces instances financières "doivent encourager, à l’échelle de la région arabe, l’éclosion de chaînes de valeur qui tiennent compte des avantages comparatifs, des richesses naturelles et des ressources humaines dont regorgent nos pays", a précisé le Souverain dans ce message, dont lecture a été donnée par le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch.
Rappelant la large mobilisation des instances financières arabes pour assister les Etats membres touchés successivement par les effets combinés de la pandémie Covid-19 et de la crise ukrainienne, SM le Roi a relevé que les efforts déployés, "bien que louables, n’ont pas suffi à couvrir l’ensemble des besoins de financement, eu égard à l’ampleur des défis auxquels nos pays arabes font face dans leur quête d’un développement durable et global, et en raison de l’enchaînement de plusieurs crises mondiales".
"S’il y a une leçon de premier ordre à tirer de la crise qui sévit depuis 2020, c’est bien l’impérieuse nécessité qui s’impose aux organisations arabes de développement de renforcer leur capacité d’anticipation face aux mutations régionales et internationales", a estimé le Souverain.
Selon Sa Majesté le Roi, il appartient également à ces organisations de poursuivre leur soutien aux efforts de développement dans la région arabe, en mettant en place des modèles de développement modernes qui assurent la résilience et la mise à niveau des économies, de manière à rendre possible leur insertion effective dans les chaînes de valeur régionales et internationales.
Toujours dans le cadre de leur action de développement, les instances financières arabes doivent se fixer, comme priorité majeure, la nécessaire adaptation anticipée aux changements climatiques qui affectent le monde en général, et la région arabe en particulier, a affirmé le Souverain, notant que ces mêmes instances sont appelées à fournir des financements préférentiels au profit de projets susceptibles de renforcer la transition vers une économie verte et durable, à appuyer la Recherche et à favoriser l’échange d’expertises et la mobilisation des capacités disponibles dans ce domaine.
Rappelant la mission d’accompagnement qu’assurent les instances financières arabes auprès de leurs Etats membres dans les efforts qu’ils déploient afin de préserver la sécurité climatique et de poser les jalons d’une économie verte, SM le Roi a indiqué que ces instances doivent soutenir les pays arabes au sein des organismes internationaux chargés des questions de développement, et engager des démarches de médiation pour inciter la communauté internationale à tenir les promesses de financement faites dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat.
Le Souverain a souligné, à ce titre, le recoupement manifeste des questions de sécurité climatique et de sécurité alimentaire, notamment concernant le soutien à apporter aux efforts des pays arabes en matière de sécurité hydrique, faisant observer que pour améliorer l’intégration agricole arabe, il est nécessaire d’adopter une feuille de route conciliant les contraintes actuelles et les aspirations à l’autosuffisance alimentaire dans le monde arabe.
Se disant convaincu que les financements concessionnels constituent un levier essentiel du processus de développement, SM le Roi a considéré que la diversification et la consolidation de leur flux entre les pays arabes et en interne sont une condition sine qua non pour gagner la bataille du développement durable dans le monde arabe.
Ainsi, a affirmé le Souverain, les instances financières arabes doivent soutenir les financements concessionnels et assurer leur captation, mettre en oeuvre les mécanismes d’appui aux projets stratégiques, ou encore appuyer les entreprises arabes, plus particulièrement celles qui s’attachent à renforcer leurs capacités aux niveaux régional et international. "Leur mission consiste aussi à renforcer l’intégration des chaînes de valeur arabes", a noté le Souverain dans ce message.
"Au premier rang de ces financements qualitatifs recherchés, figurent ceux alloués à la généralisation de la protection sociale et à la mise à niveau de l’enseignement et de la formation professionnelle", a poursuivi SM le Roi, relevant que l’intérêt de ces financements tient au fait que ces deux filières concourent directement à sauvegarder le capital humain et à rehausser sa qualité et impactent les différents secteurs sociaux et économiques.
Mettant en exergue l’importance de la mise en adéquation de l’enseignement et de la formation professionnelle avec les besoins du marché de l’emploi, le Souverain a insisté également sur une implication agissante du secteur privé et de tous les intervenants dans ce domaine.
"L’effort de financement des projets de mise à niveau des infrastructures et de ceux dédiés au renforcement de l’intégration économique, doit être maintenu", a fait savoir SM le Roi, soulignant l’intérêt "à ce que soit poursuivie l’action visant à raffermir les liens de coopération en matière de développement entre les pays arabes et entre ces derniers et les pays africains".
A cet égard, une attention particulière doit être accordée au développement des interconnexions énergétiques et des liaisons terrestres, ferroviaires et maritimes, a ajouté le Souverain, appelant les instances financières arabes à déployer plus d’efforts concernant l’accompagnement des stratégies de transformation numérique.
"Nous estimons que cette filière est l’un des secteurs prometteurs, susceptibles de réduire les disparités spatiales et de renforcer l’insertion socio-économique des jeunes, notamment en milieu rural", écrit SM le Roi dans ce message.
Soulignant le rôle-clé et multidimensionnel qui échoit au secteur privé dans le processus de développement, le Souverain a soutenu que ce secteur doit être incité à faire preuve d’un engagement plus fort et plus responsable.
"En outre, fournisseur de savoir-faire et créateur d’emplois, ce secteur tient un rôle de premier plan dans l’action menée à l’échelle de la région arabe pour relever les défis de développement liés à la sécurité alimentaire, à l’enseignement et à la santé", a fait constater SM le Roi, invitant les instances financières arabes à accorder un intérêt particulier à l’entrepreneuriat, plus particulièrement aux moyennes, petites et très petites entreprises, à appuyer l’inclusion financière et à renforcer la compétitivité.