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"Cet avantage comparatif incomparable vient du fait que dès la première heure de la pandémie, le Chef de l’Etat, le Roi Mohammed VI, a pris toute la mesure de la situation et a entraîné dans une dynamique vertueuse le gouvernement, la société civile, les rouages de l’Etat, les forces vive de la nation etc", écrit Mounir Siraj, l'auteur de cet article intitulé "La démocratie et le paradoxe politique".
Il a, dans ce contexte, fait remarquer que "le résultat est là aujourd’hui. Le confinement marche. Le système de santé répond. Les masques se vendent dans les pharmacies. Le nombre de guéris augmentent. Le nombre de tests aussi. L’accompagnement économique de la crise est universel ou presque", signalant toutefois qu'"il ne reste qu’une chose, c’est de ne pas rater la fenêtre qui est ouverte devant nous pour refonder, pour ce pays, un nouveau pacte social dans le cadre d’un nouveau modèle économique".
M. Siraj relève par ailleurs que certains commentateurs ont fait savoir, au sujet du Maroc, notamment, à travers leurs écrits, analyses ou points de vue, que l’absence de démocratie a favorisé la lutte contre le Covid-19. "C'est intéressant", ironise l'auteur, poursuivant sur le même ton que "Le fait que le Maroc s’en sorte mieux que d’autres : anticipation, pro-action, fermeture des frontières +tôtive+, confinement à temps, masques à disposition, dépistage, test, prise en charge médicale etc. est dû pour le moins au hasard ou plutôt à une aberration de la propagation du virus lui-même".
Le paradoxe sanitaire devient un paradoxe politique, souligne M. Siraj, ajoutant que "si tu résistes au coronavirus c’est que tu n’es pas démocratique. Et si tu es ravagé par la pandémie tu es soit un pays développé, ou soit un pays qui est démocratique".
Citant l'exemple des masques, l'auteur de l'article s'interroge "pourquoi le Maroc a presque atteint l’autosuffisance en ce produit vital dans la lutte contre la pandémie et pas la France? Et pourtant le tissu industriel français est conséquent, ses ingénieurs sont les meilleurs au monde, ils sont les meilleurs ouvriers de la planète etc. Pourquoi la France a calé sur ce produit à la technologie basique". Pour lui, "le pays qui a inventé - ce qui est une prouesse admirable - Le Concorde n’est pas capable de protéger correctement sa population contre le Covid-19".
Il relève, en outre, que "c'est peut-être le pays avec la meilleure protection de santé au monde, mais qui a paupérisé son système hospitalier à coups de mesures libérales".
"La France dépense chaque année 3 000 € par habitant en soins de santé mais ne fait pas le poids vraiment face à un virus particulièrement déstabilisateur", relève-t-il encore, en s’interrogeant: "le fait que les puissants lobbies pharmaceutiques mènent la danse, y compris, autour du président, à l’Élysée, à travers le Comité scientifique, est-il une manifestation suprême de la démocratie française ?".
Et M. Siraj de poursuivre : "Au final, en quoi ce gâchis, cette gabegie, ont à avoir avec la démocratie française. Cela qualifie-t-il davantage ce pays à tourner en ridicule les politiques des pays émergents du sud, à stigmatiser avec mépris et sans justification aucune le statut de la Chine ou à condamner les Africains à subir l’expérimentation hasardeuse de nouveaux vaccins ?".
Il cite dans ce sens un article de l'universitaire Pierre Vermeren paru récemment dans +Le Figaro+ dans lequel il avance que "le sentiment de déclassement de nombreux Français masquait une vérité que peu voulaient connaître : la cinquième ou sixième puissance économique mondiale est un pays déclassé". Et ce déclassement s’est fondé sur un malentendu terrible : « La promesse faite aux Français d’un État protecteur, éducateur, visionnaire et architecte, en un mot stratège, dont les premières dépenses publiques au monde sont acceptées du fait de notre contrat social, est rabaissée au rang de gestionnaire endetté et dépassé. ».
C’est dans ce contexte "assez accablant", fait observer M. Siraj, que fleurissent, dans la presse et dans les télévisions d’information en continu en France, les approches les plus "méprisantes" sur les pays qui ont un système politique différent comme la Chine, les évaluations les "plus absurdes" sur des pays en transition vers la démocratie la "plus avérée", comme le Maroc par exemple, les énoncés les plus ouvertement "racistes" comme pour tout ce qui touche à l’Afrique.
"Nous en sommes dans une situation où la pertinence, la sagacité ou l’intelligence ne s’exerce pas sur soi mais plutôt faussement sur les autres", conclut l'auteur de l'article.