Traitant du thème "De l'éthique du dialogue avec l'autre" à la lumière du verset coranique "Et dites aux gens de bonnes paroles", le conférencier s'est référé aux versets des sourates Al Houjourate , Annissaa , qui évoquent la création des humains à partir d'une même origine à savoir Adam et Eve dont Dieu a fait des tribus et des peuples divers appelés à se connaitre et à s'interagir positivement pour le peuplement de la terre et l'édification des civilisations.
Cette finalité, indique le conférencier, est aux antipodes de ce que prônent certains idéologues qui prêchent la confrontation, les rivalités et les conflits pour imposer un modèle civilisationnel donné, la spoliation des droits d'autrui et l'occupation de ses territoires, ainsi que la négation des droits de l'Homme.
De cette unicité de l'origine procède la propension de l'homme à cultiver la cohésion, la communion, la compassion et le vivre en commun avec ses semblables, au regard des liens de consanguinité, ce que recommande justement la sourate d' Annissaa, a fait observer le conférencier .
Le professeur Mohammed Al Ahmadi Abou An Nour a rappelé dans ce contexte, la tenue du premier forum international sur le dialogue au Liban en 2001, suivi d'un deuxième en Italie en 2002, lesquels ont réuni les leaders de différentes religions qui ont plaidé notamment pour le bannissement du terrorisme au nom de quelque religion que ce soit et prôné la coexistence, la solidarité, la paix et l'éducation au respect mutuel.
Après avoir explicité le concept de dialogue qui suppose la capacité de mettre en question ses présupposés et d'adhérer à l'opinion de l'autre, dès lors qu'elle s'avère fondée, et fait le distinguo entre dialogue et polémique, le conférencier a observé que l'entreprise de dialogue suppose de celui qui s'y adonne des prérequis de science et du savoir et des qualités qui le disposent à cette tâche de façon à faire prévaloir la vérité et la pertinence des idées quel qu'en soit le détenteur.
Cette démarche, a-t-il précisé, diffère de celle du polémiste qui s'accroche à ses points de vue, fussent-ils contraires au bon sens et à la raison.
Le conférencier a cité ensuite des modèles de dialogue dans la tradition prophétique, tel que celui qui s'est déroulé entre le prophète Sidna Mohamed, d'une part, et Soufana bint Hatim et son frère Odei Ibn Hatim Tai, d'autre part.
Ce dialogue, qui renseigne sur les vertus de tolérance, de magnanimité, de prévenance et de respect de l'autre reflétées dans la conduite du prophète, a permis de convaincre les deux interlocuteurs de la justesse et de la mansuétude l'islam, ce qui a entraîné leur conversion, après avoir été impressionnés par le comportement exemplaire du prophète et l'infinie délicatesse des propos qu'il leur a tenus, alors même que Soufana était dans une position de captive après une bataille et que son frère était fuyard avant de revenir au prophète sur recommandation de sa soeur. Telle a été aussi la posture du prophète à l'égard du messager de l'empereur de Byzance, qui nonobstant son refus de l'offre du prophète d'embrasser la foi musulmane, a fait l'objet d'égards et de soins particuliers.
De ces faits historiques se dégagent des enseignements éminemment édifiants pour les contemporains en matière de conduite du dialogue dans la différence, a souligné le conférencier avant de se demander : si telle a été la conduite du prophète avec les adeptes d'autres religions, nous sommes d'autant plus tenus de s'en inspirer dans le dialogue avec les adeptes d'autres confessions.
Le professeur Mohammed Al Ahmadi Abou an Nour a, à la lumière des exemples puisés dans la conduite du prophète, énuméré les règles et la ligne de conduite à observer par le protagoniste au dialogue pour que celui-ci soit concluant et convainquant.
Et le conférencier de conclure que le dialogue est le remède tout indiqué pour régler les conflits au sein de la famille et de la société pour leur assurer force, vitalité et progrès et créer les conditions de l'innovation et de la création pour la solution des problèmes dont pâtit l'humanité à l'échelle planétaire, loin de la logique de la confrontation et des conflits.
Au terme de cette causerie, SM le Roi, Amir Al Mouminine, a été salué par le professeur Mohammed Al Ahmadi Abou An Nour, ancien ministre égyptien des Waqfs et membre de l'Assemblée de Recherches islamiques de la République arabe d'Egypte, Najib Abdelwahab Al Fily, professeur à la faculté de droit de l'université des Emirats, Hassan Bin Mohamed Safar, enseignant spécialisé en systèmes de gouvernement et études de la charia, ainsi qu'en matière de droit constitutionnel et judiciaire islamique (Université Roi Abdelaziz en Arabie Saoudite).
SM le Roi a été aussi salué par MM. Mohamed Sayed Al-kheir Abou Al Kassem, chargé des affaires scientifiques à Dar El Mushaf de l'Afrique, (Soudan), Mohamed Al-Hafed Ould Salek, Alem et poète de la famille Alaouites, (Mauritanie), Chaouki Aydine, chef de la présidence des Affaires religieuses en Turquie et professeur des affaires religieuses à l'université d'Ankara, Mohamed Jamal Hassan Abou Al Hounoud, conseiller du ministre des Habous et des affaires religieuses (Palestine), Said Hibat Allah Kamliev, directeur de l'Institut de la civilisation islamique à Moscou (Russie), Aboubakr Fofana, président du Conseil supérieur des imams de Côte d'Ivoire, Cheikh Bouna Oumar Ly, inspecteur général de la ligue mauritanienne des Oulémas.
Le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq, a présenté à SM le Roi, Amir Al Mouminine, l'enregistrement du livre saint "Al-Moushaf Al-Mohammadi" récité selon la lecture de Warch d'après Nafii, par Mohamed Ait Lahssen Ouali. Il a été enregistré sur CDs audio et MP3.
Chaque année le ministère des Habous et des affaires islamiques procède à des enregistrements du saint Coran par la voix d'un ou de plusieurs déclamateurs, en signe d'encouragement à la diffusion du Livre Saint, en application des Hautes instructions de SM le Roi Mohammed VI, Amir Al Mouminine.